La migration post-Etebac des entreprises reste très progressive

Publié le par la-confiance-numerique.over-blog.com


Les plus grandes intègrent le projet à une démarche plus vaste de refonte des plates-formes de trésorerie.

 

Il y a une vraie montée en charge, mais c’est encore clairement le démarrage », note Laurent Rouillac, PDG de Syrtals, cabinet de conseil en maîtrise d’ouvrage pour les moyens de paiement et la gestion des liquidités. Selon lui, seulement 15 % à 20 % des quelques milliers d’entreprises concernées, c’est-à-dire réalisant plus de 50 millions d’euros de chiffres d’affaires, auraient initié un projet de substitution au protocole Etebac, dont la disparition est programmée pour septembre 2011. « Pour les TPE et les PME, ce sont les éditeurs et les banques qui traitent le problème », poursuit-il. Même constat chez Sterling Commerce, un éditeur de solutions d’intégration de flux de données qui s’adresse aux grandes organisations complexes et à celles pour qui les règlements bancaires sont au cœur de l’activité, comme les assurances, les sociétés d’affacturage… : « Les entreprises ne sont pas prêtes, beaucoup sont en phase de consultation depuis le printemps et l’été 2010, mais s’il n’y a pas péril en la demeure concernant les délais de mise en place, nous pressentons néanmoins un gros afflux pour 2011 », précise Eric Daubié, responsable marketing Europe de l’Ouest pour Sterling Commerce. Un encombrement que les conseils avaient tout fait pour éviter. « Nous aurions préféré que ces projets de migration soient plus étalés dans le temps. Cela fait deux ans que nous agrémentons nos présentations avec un transparent représentant un embouteillage, mais les choses n’ont commencé à bouger qu’à la réception du courrier officiel de France Telecom annonçant officiellement l’arrêt de X25 », indique Valérie Konarski, responsable commerciale secteur finance chez Dimo Gestion, intégrateur des solutions de l’éditeur Sage. Aussi les professionnels concernés se sont-ils organisés pour absorber ce surcroît d’activité. « Nous sommes passés en mode transfert de compétences, explique Valérie Konarski. Nous montrons à notre client comment se connecter à une banque, nous l’accompagnons en mode 'guidé' pour la suivante, puis il devient autonome. »



Des projets métiers


Pour Eric Daubié, parmi les grandes entreprises ayant déjà opéré leur migration, on distingue deux catégories d’intervenants : « La première comprend ceux, très rares, qui ont anticipé. La seconde concerne ceux qui ont opté pour une solution pour des raisons qui leur sont propres, comme celle de Swift qui présente l’avantage de la multibancarité, par exemple ; SwiftNet apportant, dans leur cas, plus de valeur ajoutée que des liaisons point à point dans le cadre d’une solution basée sur le protocole Ebics. » De fait, avec Swift, une entreprise achète un droit d’accès à un réseau sur lequel les connexions avec les banques sont déjà établies. Avec Ebics, en cas de changement de banque, il faudra redéfinir une liaison (technique et contractuelle), ce qui ne facilite pas la mise en compétition des banques. « Dans tous les cas, il y a un projet métier derrière une migration, affirme Valérie Konarski. C’est la disparition programmée d’Etebac qui les déclenche. » Et de citer le cas de Descours et Cabaud, entreprise de distribution de fournitures pour l’industrie et le bâtiment, qui a déployé une solution Ebics opérationnelle depuis septembre 2010, dans le cadre d’un projet global de rationalisation de sa gestion de trésorerie. En effet, seules 30 de ses 160 filiales disposaient d’un logiciel de gestion de trésorerie. « Etebac est un sous-sujet, mais c’est une opportunité pour initier une démarche technique de refonte des plates-formes de gestion de l’ensemble des flux de données d’une organisation », renchérit Eric Daubié. Si le déploiement peut se faire dans un délai assez court - un ou deux mois -, c’est la prise de décision qui peut être longue car elle fait intervenir de nombreux acteurs (informatique, logistique, finance, RH…).


Des avis tranchés


Quoi qu’il en soit, ce n’est pas le choix entre les deux formats recommandés par la place qui ralentit la prise de décision, tant les avis semblent tranchés. « Ebics est choisi par 90 % de nos clients, soit près d’un millier de clients », assure Valérie Konarski. Cette prédominance s’expliquerait par la préférence des éditeurs pour ce protocole. « Et par sa gratuité relative, contrairement à SwifNet », insiste Valérie Konarski. Pour Laurent Rouillac, la différenciation se ferait entre le coût et les fonctionnalités, avec un avantage pour SwiftNet dans le cadre d’une multibancarisation et d’implantations à l’international. « Si Ebics domine globalement, sur le segment des grosses et moyennes entreprises, le rapport aura tendance à s’équilibrer », prévoit-il.

 

 

 

le 11/11/2010

Publié dans EBICS

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